Texte Aymeri SUAREZ-PAZOS d’après l’œuvre de François Rabelais
Conception et Mise en scène Aymeri Suarez-Pazos
Création musicale Charlène Martin
Création gastronomique André Point
avec Eric Chaussebourg, Aymeri Suarez-Pazos, Jacques Tresse/Claude Guyonnet, Jean-François Lapalus (sociétaire honoraire Comédie Française)/Jean-Pierre Mesnard, Emmanuel Gaydon (jeu et guitare)
Charlène Martin et Bérengère Suarez-Pazos (chant) Création lumière Philippe Quillet
Durée : 3h00
Il est naturel, quand on envisage de dérouler l’épopée de Gargantua, de penser à manger et bien boire, de penser à un banquet, où tout se partage, autant les mets que les valeurs, autant la joie que les peines, de se réchauffer de bon rire quand les temps sont troublés. C’est Grandgousier, père du héros, qui, dans l’œuvre de Rabelais, ponctue l’action de ses banquets. Grandgousier, donc, nous offre ici de nous nourrir en grand et de revivre l’histoire merveilleuse et fondatrice de son fils en théâtre et musique dans les entremets de ce banquet façon Renaissance. Sous l’égide des dieux, Bacchus en tête, des bacchantes et autres figures chantantes féminines familières, bucoliques ou célestes, l’épopée de Gargantua embrasse les crises profondes dans un rire salvateur.
Aymeri Suarez-Pazos
Ce spectacle est au croisement des ambitions de créations voyageuses et de formes inscrites dans un patrimoine (ici à la fois littéraire et plus largement imaginaire, toponymique, culinaire et viticole, avec possibilité de jouer sur un site patrimonial en extérieur ou en intérieur), faisant participer des amateurs comédiens et musiciens, des artisans de bouche, des bénévoles.
Création : Festival au Village Brioux-sur-Boutonne 2018
Coproduction OARA, Scènes Nomades, Association Ah/Parthenay, La Maison pour tous d’Aiffres
Soutien à la création : DRAC Nouvelle-Aquitaine, SPEDIDAM
Menu
Le Pain et l’Hypocras
- Comment Gargantua est né
- Comment il fit ses premiers pas et premières découvertes
- Comment il fut confié à ses premiers précepteurs et n’en apprit rien
La Soupe et la Tourte
- Comment Gargantua s’en alla à Paris et vola les cloches de Notre-Dame
- Comment fut corrigée son éducation par Ponocratès
- Comment chez Grandgousier la guerre avec Picrochole éclata d’une querelle de fouaciers Comment Picrochole projeta de conquérir le monde
La Viande et son accompagnement
- Comment Gargantua revint de Paris avec ses compagnons et fit connaissance de frère Jean, qui sauva le clos des moines
- Comment ils préparèrent une escarmouche et ce qui s’en suivit
- Comment fut livrée la grande bataille contre Picrochole
Le Dessert
- Comment Gargantua instaura la paix
- Et fit pour frère Jean l’abbaye de Thélème
Fruits
- Comment les hommes banquettent avec les dieux
Teaser
Presse
“Aymeri Suarez-Pazos entend partager le goût des mots, le goût des mets, le goût des êtres, et rend hommage à François Rabelais, grand médecin, écrivain philosophe, proposant un banquet en l’honneur de Gargantua. (…)
Rabelais a le sens du bien-être et de la bonne chère. Et les mots plaident la liberté. La tolérance. Avec ferveur. Goulûment. Dans la créativité, la crudité, l’opulence. L’auteur ne rechigne pas au merveilleux, au scabreux, au picaresque, aux envolées chevaleresques, à la gravité. Les mots ont l’esprit joyeux. À suffisance pour une pensée heureuse. L’œuvre, suivant en cela des cycles naturels du désir, de la jouissance, de la satiété, de la f(a)in(m), n’est pas exempte de mélancolie.
Ce banquet est vraiment délicieux.”
Jean Grapin
“Quand on évoque les noms de Gargantua et de Rabelais et qu’on les associe avec celui de “banquet”, les visages s’éclairent : il va y avoir force rires et ripailles.
C’est tout le programme conçu de mains de maître par Aymeri Suarez-Pazos, (…)
Pendant qu’un choeur de deux chanteuses (Charlène Martin et Bérengère Suarez-Pazos) accompagnée d’un musicien (Emmanuel Gaydon) ponctueront la geste de Gargantua, interprété depardieusement par Eric Chaussebourg en compagnie de Jean-François Lapalus jouant avec onctuosité Grandgousier, et de Jacques Tresse, polyvalent dans moult rôles, ainsi que d’Aymeri Suarez-Pazos lui-même, les chanceux écouteurs de tant de prodiges auront l’estomac rempli de mets du cru.
Des mets concoctés par le chef André Point avec des produits goûtus provenant des meilleurs artisans de Brioux. Ainsi, conformément aux recommandations du cher Frère Jean des Entommeurs, la nourriture de l’esprit se mêlera à la nourriture du corps. Et l’on aimera également les deux. Le pain et le vin, le jambon et la soupe aux légumes, les mogettes et les meringues feront fête dans les panses pendant que la pensée rabelaisienne nourrira abondamment des cerveaux bien faits et heureux. (…)
Longue vie à ce “Banquet de Gargantua” ! Et point d’hésitation : si tout ce qui sera proféré et englouti contient du gras, c’est sans conteste du bon gras qui ne nuit ni à la tête ni au ventre !”
Philippe Person
“C’est à un véritable défi théâtral auquel se sont attelés le théâtre de l’Escabeau et la Compagnie des Puys pour accueillir ce samedi soir à guichet fermé, cent trente convives dans un dispositif scénique dînatoire où les plats de confection maison alternaient avec les tableaux tirés de cette “vie très horrifique du grand Gargantua, père de Pantagruel, jadis composée par M. Alcofribas abstracteur de quintessence”, deuxième roman que François Rabelais écrivit en 1534 à la suite du “Pantagruel”.
Et plat après plat, Rabelais nous entraîne avec ses personnages hauts en couleur dans une réflexion pleine d’une fantaisie philosophique, sur l’éducation des enfants mais aussi sur la pédagogie dont la méthode libérale si contemporaine du sieur Ponocratès, n’a rien à envier aux écoles Montessori et aux autres “libres enfants de Summerhill”.
Puis vient une merveilleuse leçon sur la guerre et les délires impériaux alimentés par les serviles conseillers de Picrochole, si vrais qu’on les croirait extraits de notre histoire pas si ancienne, et la magistrale réponse d’un Grandgousier par ce plaidoyer d’une paix universelle, là encore si actuel dans son énoncé !
Et bien sûr, dans cette rabelaisienne défense et illustration de l’idéal de la culture humaniste, on n’oubliera pas le “Fais ce que voudras”, devise accrochée au-dessus de la porte de l’abbaye de Thélème, utopie que se propose de bâtir Gargantua, avant que le dîner-spectacle se conclue sur une rêverie céleste devant la beauté du monde stellaire qui préfigure déjà les réflexions d’un Pascal sur l’infiniment grand et l’infiniment petit…
L’on ne peut que saluer la brillante réussite de ce spectacle fait de décors et de costumes d’une fantaisie à la hauteur du propos, comme la virtuosité lexicale des comédiens dans ces textes de haute voltige d’une langue française inépuisable, accompagnée d’une création musicale et vocale des plus plaisantes…”
Gérard Poitou