« Prison », le plein d’émotions dans un carré blanc
Publié le 09/02/2022 à 06:25 | Mis à jour le 09/02/2022 à 06:22
Samedi soir 5 février, au théâtre Charles-Trenet, Aymeri Suarez-Pazos donnait sa seconde représentation de Prison. Seul en scène, coincé dans un carré blanc, avec pour tout décor une chaise et une table, il a interprété le rôle d’un jeune homme incarcéré, tourmenté par le sentiment d’abandon, par un questionnement douloureux sur ce qui compte et ce qui est dérisoire.
Le corps s’agite, se déplace, dans une chorégraphie ciselée où l’on sent la patte de la chorégraphe professionnelle, Chinatsu Koskatani. Parfois les gestes sont minimes, comme cette caresse régulière de la main sur son bras… Tendresse ultime dans cette grande solitude. Un texte fort, bouleversant, qui a fait dire à certains spectateurs à la sortie : « J’en sors complètement sonné », voire : « Quel talent ! Là, il nous frappe au plus vulnérable. »
Ce qui compte et ce qui est dérisoire
Émotion de l’enfant qui sent le regard de sa mère posé sur lui, bienveillant, mais vite absent, requis ailleurs, douleur face au regard du père qui fuit, occupé par les femmes, recherche désespérée de l’attention de ce père… Le texte n’en finit pas de nous remuer. Seule l’évocation des filles, des premiers émois, provoque un sourire. Mais déjà la tension revient.